Qui est Louis Bouhier, auteur des 300 cantiques ?

Louis Bouhier est un religieux Sulpicien. Il est né en France en 1867 et fait ses études à Paris chez les Bénédictins de Solesmes. Il est décédé à Magog, au Québec, le 22 juin 1949.

L’abbaye de Solesmes est bien connue pour sa tradition de chant sacré ancien, notamment le chant grégorien. Il est raisonnable de croire que la formation musicale reçue à Solesmes a influencé le parcours musical du Père Louis Bouhier.

En 1896, il arrive à Montréal au Canada. Il devient notamment maître de chapelle de Notre-Dame de Montréal. Les années qui suivront lui permettront d’exercer une influence musicale partout où il exercera son ministère sacerdotal.

En 1903, le pape Pie X demande de restaurer la musique liturgique. À l’époque, la majorité des chants religieux au Québec proviennent d’Europe et plusieurs sont influencés par les ravages de la Révolution française. Certains chants liturgiques d’alors étaient réputés pour être de style théâtral (parfois avec des airs d’opéra) et les messes pouvaient prendre l’apparence d’un concert plutôt qu’une cérémonie liturgique.

En réponse à la demande de Pie X, Louis Bouhier publie en 1907 le recueil des 300 cantiques anciens et nouveaux. Un grand ménage est fait dans les cantiques de l’époque pour mettre de côté ceux qui ne répondent pas à la demande du pape de retrouver une plus grande pureté dans le chant liturgique. Dans sa préface, Louis Bouhier déclare: « Nous avons cru devoir faire une large part aux meilleurs des anciens cantiques traditionnels, évitant toutefois de reproduire certains airs d’origine trop profane et certaines strophes trop primitives ou trop insignifiantes. »

Le recueil des 300 cantiques ne faisait pas l’unanimité parmi le clergé de l’époque et ne le fait toujours pas plus d’un siècle plus tard. L’Église catholique canadienne à l’époque est déchirée par les conservateurs qui ne jurent que par la tradition et ses chants grégoriens et les réformateurs qui veulent faire table rase des chants liturgiques hérités du patrimoine.

Malgré cela, les 300 cantiques ont connu un succès populaire indéniable. On estime que le recueil aurait été imprimé à plus de 100 000 exemplaires.


Références

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